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de ce royaulme, dont il estoit adverty M. A ceste cause avoient fait visiter par l'ung d'eulx et autres gens en ce congnoissans les portes, boullevars, tours, mu­railles , cays et voiries estans à l'entour de Costeville, qui en avoient fait leur rapport par escript''2', et entre autres choses raporté que les voyries lesquelles sont près et à l'entour des fossez sont grandement nuy-sables ct préjudiciables à la force de la ville, parce qu'elles sont haultes excessivement et plus que les murs de la ville, et du hault d'icelles pourroient les ennemis batre toute la ville, et si leur serviroient de re traie te el taule! iz, a quoy est bien neccessité de pourvoir; requerans à mond. sr le president et autres assistans que deffenses soient faictes par crys publiques à son de trompe que d'oresnavant l'on ne porte riens esd. voleries sur peine de l'admende, et qu'il soit permis à ung chascun d'enlever et emme­ner desd, voiries telles quantitez de terres qu'on vouldra pour fumer ses terres et autrement, sans en Iere aucun devoir aulx haultz justiciers desd, voy­ries ne à leurs voyers ou commissaires. Et au sur­plus que lesd, haultz justiciers soient tenuz de faire reduire à plain et espandre par les terres voisines lesd, voiries en façon et maniere qu'elles ne puissent plus nuyre à la fortification et seureté de laville; et oultre qu'ilz pourvoient d'autres lieux et places non préjudiciables pour appliquer à nouvelles voiries. Et sc-pendant l'on pourra mettre et ge tte r les gravois,
DU BUREAU                                               [i5ia]
terres geltisses, boes ct immondices yssans des rues ct maisons de ceste ville, hors et excepté cliarongnes et choses infectes à l'entour des murailles par dedans la ville, qui serviront de fortification à soustenir lesd, murailles.
Lesquelles requestes oyes, mond. sr le president a mys les matieres en deliberation. Et a esté le com­mun advys et oppinion desd, assistans que l'on doit faire lesd, deffences et par cry publique de non plus riens mettre esd. voiries; semblablement qu'il est be­soing ct neccessité, pour obvier aux inconveniens, de aplanir et espandre icelles voiries par les terres voi­sines et le plus tost que faire ce pourra; et que li­berté soit donnée à ung chascun de prendre desd, voiries telles quanlité de terres etgravois qu'on voul­dra pour fumer ses terres et autrement, sans pour ce payer aux s™ d'icelles voiries ne à leurs voyers aucune chose. Item, et que lesd. srs qui ont droit l\ voirie soient tenuz dc pourvoir d'autres lieuz pro­pices- à appliquer à nouvelles voyries ou renoncer à leurs droiz de voiries; et que ce pendant l'on pourra mettre les gravois, terres geltisses, boes et immon­dices yssans des rues et maisons de ceste ville, fors ct excepté les cliarongnes et choses infectes, à l'en­tour cles murailles par dedans la ville, qui serviront de forlifficalion à soustenir et deffendre lesd. murs.
Toutesfois a esté dit qu'il s'en parleroit à la Court, pour obvier à tout procès et debatz <3>.
CCLXXXI. —Marché fait a Jehan Hebert l'ainsné
POUR LA VENTE ET DELIVRANCE DES CARREAULX DE GRA1Z À PAYEMENS TANT DEDANS QUE DEHORS PARIS SELON LA DECLARATION CONTENUE ES DIX SEPT ARTICLES ENSUIVANS ^.
i4 août i5i2. (Fol. 2lio v'.)
L'an mil vc douze le samedi xiiii0 jour d'Aoust, marché fait au Bureau de la Ville par mess" les Prevost des Marchans et Eschevins à Jehan Hebert l'ainsné dc livrer d'oresnavant les Carreaulx de pave­ment de graiz qu'il conviendra pour paver cs lieux où la Ville est tenue paver lant en ces.c ville cie Paris que dehors; et cloit avoir pour chascun cent, rendu
et livré es lieux cy après declerez les pris qui s'en­suivent; et premierement :
Premier article. Partout en ceste ville dc Paris et es portes etboullouars d'icelle, comprins les aelles qui sont hors et à l'entour d'iceulx boulouars, pour chascun cent rendu sur les lieux et astelliers vingt solz parisis.
(') Les lettres royaux en date du i3 avril ct los mesures prises en suite d'icelles sont rapportées ci-dessus aux articles CCLXV, CCLXVII et suivants. Voy. aussi plus bas les arlicles CCLXXXIll et suivants.
'2) Le ttrapport,-- prescrit à l'article CCLIX ci-dessus et dont on rappelle ici les conclusions, n'a pas été transcrit au Registre.
(3) Le bas de la page en blanc au Registre. Pu s vient, au fol. 2lio r°, noire art. CCLXXX1I, cn dale du 21 août.
(*) Voici un document du plus haut intérêt pour Ia topographie de Paris au commencement dn xvi0 siècle ; antérieur au plus ancien des plans actuellement connus, ce texte s'.ipplii|uo à l'enceinte dite de Charles V. Pour le premier paragraphe et pour les divers poinis de l'enceinte de Paris mentionnés dans les seize paragraphes suivanls, le lecteur devra se reporter au Plu» restitué de Paris en i38o. En dehors de l'enceinte et dans la banlieue, nous avons essayé de détenniner exactement la situation respective des points extrêmes formant la limite du territoire dont le pavage incombait à la Ville.
I. Voir le Plan de Paris en i38o et la légende y annexée ( Collection de l'histoire générale de Paris).